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Petit texte ♫

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America P. Blackburn
America P. Blackburn

Chef cuisinère - America

MessageSujet: Petit texte ♫   Petit texte ♫ Empty24.08.14 21:21

Je ne savais pas quoi faire donc j'ai posté ce texte qui dormait dans mon ordinateur, voilà voilà ~ Si jamais vous avez des critiques/avis/autres synonymes, je suis toute ouïe ♫


~


Je marche dans le sable humide, le sable crisse et grince sous mes pieds nus. Je vois la mer, parée de timides vaguelettes, ciselant sa surface comme un diamant parfaitement taillé. Une brise iodée souffle sur moi, mes cheveux s'emmêlent un peu devant mes yeux : je les repousse doucement, tenant dans mes mains ma paire de sandalettes. Le ciel est d'un bleu immaculé, quelques mouettes et goélands moqueurs le parcourent parfois. Je longe la côte, j'erre, sans penser à quoi que ce soit, il n'y a plus rien autour de nous. Nous, c'est l'Océan et moi. Rien d'autre, personne d'autre. Nous sommes seuls, seuls face au monde entier, même les oiseaux sont oubliés. Je regarde le ciel, il est comme de soie, et illumine la mer de reflets de cristal.

Je marche à la lisière d'écume bordant le sable humide. Quelques tas d'algues épars parsèment d'embûches mon chemin laborieux. Cette promenade au début insouciante devient maintenant douloureuse. Avant je me sentais bien. Maintenant, tout me revient à l'esprit. J'envoie un coup de pied frustré dans le sable. Des paquets de cristaux ambrés s'envolent et virevoltent dans la lueur orangée du coucher de soleil naissant.
Je me sens mieux, je me sens vide. Vide mais vivante. Vivante mais vide. Quelle est la différence entre les deux ? Je ne sais pas. Est-ce vraiment important ? Je crois. Je ne pourrais pas en expliquer la raison. Mais je le sais au fond de moi. Il y a une différence. Quitte à être vivante, autant ne pas être vide ? Quitte à être vide, autant être morte ? Je ne sais pas, et cela me frustre encore une fois. J'aime tout savoir. Pour moi, l'ignorance signifie la Fin. Et j'en ai peur, j'aime la vie pourtant, oui, j'aime la vie ! La peur et l'ignorance nuisent. Cela pourrait être mon crédo.

Peut-être que je dramatise après tout. Je regarde à nouveau le ciel. Le soleil rougit, les cieux se teintent de lueurs orangées. Ce ciel est beau. Rien n'est laid. Chaque chose a sa part de beauté. Cette soie d'azur orangé tendue au-dessus de l'eau déverse au pied du soleil flamboyant comme un chemin d'or liquide. Ce spectacle est splendide. Je m'allonge dans le sable, je m'y enfonce, je m'y enfouis, je m'y perds. Je m'y abandonne. Je suis bien. Simplement un moment.

Après tout, il faut parfois mettre ses sombres pensées de côté, et profiter de l'instant présent. Seulement, je n'y peux rien, les pensées qui me hantent ne font que me traquer sans arrêt, et refusent de me laisser ne serait-ce qu'un court moment de répit. Le visage d'Aurélie m'apparait alors, j'ai comme l'impression qu'elle est allongée à côté de moi, en me tenant la main. Cette vision me fait frissonner, je plisse mes paupières avec violence. Depuis sa disparition, il y a des années maintenant, il y a comme un grand vide en moi. Elle faisait partie de mon être. Le même sang coulait dans nos veines. Ma petite soeur. Elle me manque, et je sais que jamais je ne me ferais à son absence. Au fil des années, la douleur s'est faite moins forte, mais plus subtile, plus sournoise et empoisonnée, elle me gangrène. Ce n'est plus un violent coup de poignard qui me déchire , comme ce fut le cas au tout début, il s'agit maintenant d'un vide impossible à combler, hurlant désespéremment pour être rempli, seulement cela est impossible. Car Aurélie ne sera sans doute plus jamais là. Depuis cinq ans qu'elle a disparu, qu'aucune trace d'elle n'a été retrouvée, malgré les enquêtes, l'espoir ne serait donc qu'un mensonge pervers. Elle a sans doute été kidnappée. Et cette pensée me fait frémir d'horreur.

Qu'a donc pu lui faire subir son ravisseur ? J'imagine maintes choses, toutes plus atroces les unes que les autres. Tout ce qu'Aurélie a pu ressentir. La peur. La douleur. Le désespoir. Je me projette son adorable visage, mais larmoyant, apeuré, paniqué. Prise au piège. Comme une bête sauvage, innocente. Elle était jeune, trop jeune, elle n'avait que onze ans, ce n'était encore qu'une petite fille. Elle n'avait rien fait de mal, rien demandé à personne pour que cela lui arrive, mais il a fallu que cela tombe sur elle. Et autour d'elle, tout s'est effondré. Mais je n'arrive pas à comprendre comment quelqu'un peut vouloir du mal à une jeune inconnue à ce point, pour la soustraire à sa famille, ses amis, sa vie, son avenir. Une personne agissant de la sorte sans pouvoir reprocher quoi que ce soit à sa victime, ne l'ayant sans doute même jamais vue doit avoir de gros problèmes, être malheureuse, c'est impossible autrement. Seulement quoi que soit la raison de cet acte, il est monstrueux de l'avoir commis.

Je prends une poignée de sable dans ma main, que je serre tellement fort que les grains s'en échappent doucement en grinçant. Je rouvre les yeux, et laisse vagabonder mon regard, observant le ciel, la mer, le sable, les oiseaux marins, le jour qui s'échappe, me file entre les doigts, alors que je ne veux pas d'obscurité. Seulement, je sais que je resterais ici jusqu'à ce que le velours sombre de la nuit vienne envelopper ce paysage. Je me redresse, à présent assise sur le sable. Mes vêtements sont un peu humides, mais pas mes yeux. Les larmes ne sortent plus à présent. Trop ont déjà coulé auparavant.

Les dernières lueurs de la soirée se noient dans l'eau, maintenant plus sombre que tout à l'heure. Le temps passe, je ne pense plus à rien, j'observe juste la nuit engloutir ce qui m'entoure. Peu à peu, les étoiles viennent illuminer timidement le ciel. D'abord, l'étoile du berger, puis d'autres qui apportent un peu de douceur à cette soirée si triste. Mes mains viennent caresser le sable, y creusant cinq sillons aux courbes se répétant. Je me lève, des grains de sable sous les ongles. Mes cheveux doivent sans doute en être parsemés, mais je n'en ai strictement rien à faire. Je laisse mes sandales au sol, je les récupérerai avant de partir d'ici. Il commence à faire un peu plus frais, je frissonne.


À nouveau, Aurélie m'obsède, me hante, me poursuit, je n'y peux rien, je n'ai pas le cœur ni le courage de la chasser de mes pensées, elle ne le mérite pas. Mes pieds s'enfoncent dans le sable, s'y mouvant, humides, inscrivant à même la plage les lettres que je ne peux me résoudre à oublier. Elles seront grandes, belles, parfaites. Le monde se tait et s'endort autour de moi. La nuit est là. Je chasse d'un revers de la main les quelques mèches de cheveux qui se sont déposées sur mes paupières. L'écriture de son nom sur ce sol de sable mouillé fait se mouvoir mon corps comme si j'exécutais une danse étrange. Je tourne, me retourne, continuant mon chemin en de lentes pirouettes de calligraphie.

Puis enfin mon travail est achevé. Inscrit en lettres monumentales sur le sable, au bord de l'eau, le prénom d'Aurélie trône et domine la plage. Bientôt il sera léché par les vaguelettes de la marée montante, qui peu à peu l'emportera avec elle. Elle sera heureuse au fond de l'eau, elle qui toute petite fille rêvait de sirènes et d'autres fées aquatiques. Qu'elle repose en paix.

Je lance un dernier regard à ce nom auquel je tiens tant, puis récupère mes sandalettes. Je rebrousse chemin, rentrant à la maison. Je ne saurais peut-être jamais ce qui est arrivé à ma petite sœur. J'ai peur de ne jamais le découvrir. Mais j'ai également peur d'apprendre qu'elle a souffert. La peur et l'ignorance nuisent, certes. Mais en de telles circonstances, il faut apprendre à vivre avec.
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Petit texte ♫

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