La sonnerie stridente d'un réveil électronique résonnait dans tout l'appartement, s’arrêtant quelques minutes, pour finalement reprendre de plus belle. Il a des jours comme ça où les journées commencent mal...
Désespérément soudée à son lit, Evalia avait finalement daigné lever le bras pour aller l'écraser nonchalamment sur son réveil qui le harcelait depuis un bon moment pour qu'il se lève. Grognant contre le fait que cet engin diabolique lui avait vrillé les oreilles de bon matin, elle se demanda tout de même, encore à demi endormie, pourquoi elle avait bien put le laisser allumer... Elle n'avait pourtant rien à faire aujourd'hui...
Se retournant sous ses draps, refermant les yeux bien décidé à continuer sa nuit, elle soupira en se laissant doucement aller dans les bras de Morphée.
Soudain, elle se releva d'un geste violent, manquant de tomber de son lit.
Elle se souvenait de pourquoi il avait mit son réveil : c'était son premier jour de cours!
Regardant d'un coup d’œil rapide le cadrant du réveil, elle se rendit compte qu'il était déjà 8h40. Et les cours commençaient dans... 20 minutes...
Sautant hors de son lit avec la frénésie d'une sauterelle, la blonde fila sous sa douche et se dépêcha d'attacher ses longs cheveux en une queue de cheval sur le côté et d'enfiler une chemise et une jupe avant de claquer la porte de la chambre d’hôtel qu'elle occupait pour le moment pour aller s'enfermer dans l'ascenseur le menant au rez-de-chaussée. Non pas qu'elle était du genre première de la classe à arriver trois quart d'heures en avance, loin de là, mais force était d'avouer qu'elle déteste être en retard. Et puis, il fallait bien le reconnaitre aussi, cette idée d'aller dans une école l'excitait assez. Après tout, ça serait la première fois qu'elle mettrait les pieds dans un endroit pareil.
Ainsi, comment ne pas être euphorique à cette idée?
Slalomant dans les rues de la ville en courant, prenant quand même le temps au passage de s'acheter une viennoiserie, la jeune femme arriva finalement devant la grille de l'académie. La passant tout en faisant un signe de bonjour polie de la tête au surveillant que se trouvait là, elle regarda sa montre : 9h. Allez, courage, ça pouvait le faire finalement !
Filant aussi vite qu'elle le pouvait, empruntant l'allée principale, elle la traversa en flèche avant de se retrouver dans une immense jardin. Calmant un peu ses gambettes qui couraient en tous sens, la finlandaise prit le temps de regarder autour d'elle quelques instants. L'endroit était aussi vaste que magnifique. Des fleurs et arbres en tous genres semblaient s'être mit d'accord pour pousser de façon ordonnée et propre. Baignant dans la lumière matinal des rayons solaires, celle-ci se reflétant en d'innombrables lueurs dorées sur les feuilles et fleurs colorées, ça donnait un aspect presque féérique au jardin. D'autant plus que le lieu en soit, respirait la quiétude et le calme.
Se laissant envahir par le charme de l'endroit, Evalia se mit à errer dans le jardin, s'émerveillant comme une enfant devant tant de plantes, se demandant comment tout cela pouvait vivre dans une telle harmonie et surtout, qui pouvait bien s'en occuper. Continuant à flâner, elle se stoppa soudainement en se rappelant du pourquoi elle était venu ici ; elle avait cours quand même que diable !
Se forçant donc à retrouver son chemin plutôt que de céder à la tentation d'aller s'écraser mollement au pied d'un arbre et d'y continuer sa nuit, la jeune femme reprit un rythme de marche soutenu. Fouinant dans tous les coins, se retrouvant face à des culs-de-sac ou manquant carrément de rentrer dans un arbre, l'étudiante tenta tant bien que mal de retrouver son chemin. Mais, sans panneaux ni connaitre le lieu, ce n'était pas franchement ce qu'il y avait de plus simple. Et puis, malgré la beauté de l'endroit, la finlandaise commençait à perdre patience. Tourner en rond comme un âne sur une piste de cirque était quelque chose qui l'irritait sérieusement...
Heureusement, après quelques minutes encore à râler dans sa barbe, le hazar se décida finalement à lui donner un petit coup de main.
Après 25 bonnes minutes de recherche et de marche infructueuse, un mouvement attira son attention. Du coin de l’œil, au bout d'une allée, il lui avait semblé voir une sorte d'ombre vaguement humanoïde. Se rapprochant à pas rapide de l'endroit, elle vit, un peu plus loin, un inconnu qui, apparemment, flânait tranquillement.
Hésitant quelque peu, elle suivit tout de même l'illustre inconnu de loin tout en réfléchissant. Après un sévère combat intérieur, Evalia se résigna finalement à aller le voir, mettant de côté son orgueil qui lui intimait l'ordre stupide de continuer à errer dans le jardin pour tenter de trouver seule l'endroit où elle devait se rendre.
Autant gagner du temps autant que possible après tout...
Rattrapant donc l'inconnu, elle leva avec douceur le bras et lui tapota légèrement sur l'épaule, l’abordant avec son plus joli sourire.
« Excusez-moi... Est ce que vous seriez où se trouve le bâtiment principal ? Car je suis complétement en retard et un peu perdue à vrai dire...»
En retard était un faible mot et si elle avait été seule, la musicienne aurait sans doute rit de sa propre tournure de phrase. Mais elle s'égarait, elle n'était pas là pour parler syntaxe. Et puis en prime, intérieurement, son ego rageait comme un fou furieux à la simple idée d'avoir eut à demander son chemin. Bien qu'elle ne montrait rien, ça l'énervait vraiment. Mais bon, ça ne servait à rien de ressasser ça et puis, il fallait bien savoir faire des sacrifices dans la vie!
En tous cas, celui-ci sera bien le premier et le dernier qu'elle ferait dans l'enceinte de cette école...